The Transfiguration et Creative Control au Festival du Film Fantastique de Strasbourg

Voir des films fantastiques bien avant leurs sorties en salle ou en VOD fait partie des nombreux avantages quand on est un festivalier à Strasbourg. Tandis que Microsoft commercialise son HoloLens, Creative Control  a largement de quoi piqué la curiosité.
strasbourg-tcc15Dans ce film réalisé par  Benjamin Dickinson, David est un publicitaire qui doit réaliser la campagne d’Augmenta. Avec ce tout dernier cri en matière de lunettes à réalité augmentée, faire le distingo entre le virtuel et la réalité devient quasiment  impossible.
strasbourg-tcc9bDavid expérimente alors l’exemplaire qui lui a été confié en assouvissant son fantasme. Il constitue un avatar de la petite amie de son collègue pour entretenir avec elle une véritable histoire d’amour aux dépends de sa propre femme.
strasbourg-tcc10En filmant en noir et blanc les scènes de vie réelle et en couleur celles en réalité augmentée, Benjamin Dickinson veut dénoncer  une certaine idéalisation de la technologie et les dérives qui pourraient se produire quand l’être humain y a trop recours.
strasbourg-tcc14Qu’elles soient auditives grâce à Bach et à Haendel ou visuelles avec des références à Shining  pour la perte de repères, l’esthétique du film est particulièrement soignée et ses effets spéciaux lui confèrent une atmosphère futuriste convaincante.
strasbourg-tcc12En incarnant son personnage principal, le réalisateur ne suscite que peu d’empathie. Limitée aux expressions d’une entité virtuelle, Alexia Ramussen n’a pas une grande marge de manoeuvre. Plus ample, le rôle de la femme  jouée par Nora Zehetner est également plus rafraichissant.
strasbourg-tcc13En revanche les passages mettant en scène le musicien Reggie Watts en créatif aussi drôle qu’allumé ou encore Jake Lodwick le co fondateur de Vimeo dans une caricature plus vraie que nature de feu Steve Jobs  sont particulièrement réjouissants.
strasbourg-tcc11Cette version 2.0 et plus dramatique de Monique dans l’univers de 99 francs ne se trompe pas en pointant l’abus de sexe virtuel comme l’usage néfaste d’une technologie immersive débouchant sur l’asocialisation. Malheureusement en n’allant pas au delà, la démonstration manque de poids.

Déjà sélectionné au festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard, Transfiguration est un film de vampires réalisé par Michael O Shea. Après avoir été videur, chauffeur de taxi puis réparateur d’ordinateurs, ce touche à tout se lance dans le cinéma.

strasbourg-tcc6A New York dans le Queens, Milo un orphelin de 14 ans ne peut compter que sur son grand frère pour veiller sur lui. Vouant une admiration sans borne aux vampires dans les films ou dans les livres, rien de ce qui les concerne ne lui échappe.
strasbourg-tcc4Si cette passion lui vaut d’être marginalisé, elle va susciter l’intérêt de Sophie, sa jolie et toute nouvelle voisine. Peu à peu Milo consent à lui livrer quelques secrets. Pour son premier long métrage, Michael O Shea a trouvé en Eric Ruffin, un jeune acteur investi pour un rôle grave et mur.
strasbourg-tcc3Le contraste avec la fraicheur et le naturel apportés par Chloé Levigne n’en est que plus efficace. L’idée de croiser Henri : Portrait d’un serial killer au Martin de George Romero est originale. Malheureusement ce traitement néo réaliste du mythe du vampire pâtit  d’un manque évident de moyen.
strasbourg-tcc5Faire sourire avec certaines références comme celles de Twilight est un objectif louable et atteint mais leurs récurrences finissent par gêner Transfiguration à se forger une identité propre. Pourtant cet éveil à l’amour sème suffisament le trouble sur son héros pour qu’on s’intéressse au dénouement de son itinéraire.
strasbourg-tcc2Comme annoncé, avant de reprendre d’autres critiques de films vus durant le festival, mon prochain article ciné portera sur la masterclass de William Lustig et les quelques échanges que j’ai pu avoir avec cette figure du film de genre des années 80.

Creative Control
Sortie le 09 Novembre 2016

The Transfiguration
Sortie le 8 février 2017

 

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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