Pride [Critique]

Ce que j’ai trouvé habile lors de l’échange entre le public et Stephen Beresford, le scénariste du film Pride après sa projection en avant première au Gaumont Opéra, c’est qu’il confie avoir délibérément voulu une histoire qui ne tourne pas autour du sexe mais d’un combat.

pride5 Certes il s’agit du droit homosexuel mais surtout celui des mineurs anglais pour la conservation de leur emploi durant les années Thatcher. Basé sur une histoire vraie, le scénario s’inscrit dans un processus d’écriture plutôt classique où nous suivons l’évolution d’un jeune homme dénommé Joe.
pride3Il vit chez ses parents et n’assume pas du tout son homosexualité. C’est en se joignant à un groupe de militants gays et lesbiens que Joe va s’affirmer et au fur et à mesure trouver sa place dans la vie.

pride12Si le fond est classique, la forme revêt un caractère original propice à de situations comiques. La rencontre de deux communautés, celle des mineurs gallois et des homosexuels londoniens ne peut qu’inéluctablement conduire à des scènes humoristiques.
pride4L’émotion n’est pourtant pas délaissée pour autant et les scènes dramatiques sont traitées avec pudeur et sans tomber dans l’apitoiement. On n’évite pourtant pas certains poncifs comme la danse pour séduire les filles et les concerts en vecteur de rapprochement entre les gens.

pride6Toutefois la bande son aux sonorités disco et new wave des années 80 est dynamique et entrainante. La rapidité et l’ouverture d’esprit avec laquelle la majorité des femmes des mineurs accepte d’accueillir en leur sein le groupe de militants donne au film un coté conte de fée délibérément naïf.

pride9Aussi bien du coté d’acteurs confirmés tels que Bill Nighy et  Imelda Staunton, le professeur de défense contre les Forces du Mal dans Harry Potter et l’Ordre du Phénix, que des comédiens moin connus, comme George Mackay qui a le rôle principal, le casting est convaincant et de très bon niveau.
pride10bA la question de savoir si l’interprétation d’un mineur gallois et homosexuel avait été difficile pour lui, Bill Nightly a répondu avec cet humour et ce flegme typiquement britannique qu’il avait déjà joué un poulpe (dans Pirates des Caraïbes).

pride2Le réalisateur nous a aussi raconté que lors de la projection du film à Londres, une fausse manifestation de mineurs avait été organisée et que les véritables mineurs et les militants dont il était question dans le film étaient présents.
pride8Cerise sur le gâteau, Jimmy Sommerville, le chanteur du groupe qui s’est produit également à l’époque comme on le voit dans Pride s’est mis à chanter de nouveau. Cette intervention surprise n’ pas manqué d’ajouter à l’émotion ressentie par l’assistance.

pride00De son coté, le scénariste Stephen Beresford nous a confié que son récit revêtait un aspect autobiographique. Matthew Warchus qui réalise ici son premier film est conscient du coté militant et engagé de Pride.
IMG_2470Cependant que vous adhériez ou non à la cause homosexuelle, ce film a su emprunter un angle d’approche particulièrement original et surtout drôle. Il sort des sentiers battus du genre. Rien que pour cela l’équipe a de quoi en être fier.

Pride de Matthew Warchus
Sortie le 17 septembre 2014

Silverword Auteur

Critique de Cinéma, Spécialiste High Tech, Gameur old School, le Triangle Infernal

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